Financer votre phytoépuration : les subventions qui allègent le coût écologique

La phytoépuration, un système d’assainissement écologique exploitant les propriétés des plantes et micro-organismes pour traiter les eaux usées, gagne du terrain en France. Connu pour son efficacité et son respect de l’environnement, ce dispositif requiert toutefois un investissement initial significatif, souvent supérieur à celui des installations conventionnelles. Toutefois, grâce aux subventions disponibles, cette méthode peut devenir accessible à un plus grand nombre et offrir une véritable alternative écologique.


Qu’est-ce que la phytoépuration ?

La phytoépuration utilise les bactéries présentes dans les systèmes racinaires des plantes pour purifier les eaux usées. Contrairement aux systèmes conventionnels tels que les fosses septiques, elle ne génère pas de boues et facilite le contrôle des rejets. En somme, elle permet de traiter efficacement les phosphates et nitrates grâce à certaines plantes. Ce système peut être configuré pour s’adapter à divers besoins d’un foyer et même aux petites communautés, sous réserve d’éviter les produits ménagers toxiques.

Installation et coût de la phytoépuration

Le coût d’installation d’un système de phytoépuration varie selon plusieurs critères, notamment la nature du sol, l’espace disponible et le dimensionnement du système adapté au nombre d’équivalents habitants (EH). En France, le prix pour une habitation individuelle est compris entre 8 000€ et 17 000€, en fonction des spécificités du projet et des contraintes du terrain. Pour des installations collectives ou industrielles, ce coût peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Facteurs influençant le coût

Contraintes du terrain

La nature du sol (argile, sable, limon) et la topographie, incluant la pente du terrain, influencent le coût de l’installation. Un sol avec une forte inclinaison nécessite généralement un poste de relevage, ce qui peut ajouter des coûts substantiels.

Dimensionnement

Le dimensionnement du système est calculé selon le nombre de pièces principales, chacune représentant un équivalent habitant (EH). La réglementation française impose une surface de 2m² par EH, ce qui détermine la superficie nécessaire du système de phytoépuration.

Qualité de traitement

Les filtres plantés jouent un rôle crucial dans l’efficacité du traitement. Un système de base utilise des roseaux, mais pour traiter également les nitrates, un filtre additionnel planté de macrophytes peut être intégré, augmentant ainsi le coût initial mais améliorant la qualité de traitement.

Subventions et aides financières

Eco-PTZ et subventions régionales

Il est possible de financer partiellement l’installation par la phytoépuration grâce à l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ), offert par certaines banques françaises pour des projets écologiques sans électricité. Toutefois, les travaux doivent être réalisés par une entreprise qualifiée.

Subventions des agences locales

Des subventions peuvent être octroyées par des collectivités comme les communes, les régions ou les agences de l’eau, notamment pour la mise en conformités des assainissements non collectifs présentant un risque écologique. Par exemple, l’Agence de l’Eau Seine Normandie pourrait offrir jusqu’à 6 000€ d’aide, sans conditions de ressources, aux projets répondant aux critères techniques et sanitaires.

Entretien et utilisation durable

Le maintien d’un système de phytoépuration exige un entretien régulier. Cela inclut la taille des plantes, la gestion des filtres, et la surveillance de l’écoulement. Un bon entretien préserve la longévité du système et garantit son efficacité continue.

Règles d’utilisation

Il est crucial de privilégier les produits ménagers biodégradables. L’usage de produits chimiques agressifs, tels que déboucheurs ou désinfectants puissants, doit être évité car ils peuvent nuire aux micro-organismes du système. Privilégier des solutions naturelles assure non seulement une efficacité durable mais préserve également la flore locale.

Substituts écologiques

Les substituts naturels tels que le savon de Marseille, les produits ménagers faits maison à base de bicarbonate de soude ou de vinaigre offrent des solutions efficaces et compatibles avec les systèmes d’assainissement par phytoépuration.

Conclusion

Bien que la phytoépuration représente un investissement initial significatif, ses bénéfices environnementaux, sa faible empreinte écologique et les économies réalisées sur le long terme en font un choix pertinent pour les foyers soucieux de leur impact environnemental. Grâce aux aides financières et à la baisse progressive des coûts à mesure que cette technologie se popularise, la phytoépuration combine performance écologique et gestion économique des eaux usées.