La phytoépuration, bien qu’attirante, n’est pas une solution universelle. Ce système de traitement des eaux usées, basé sur l’utilisation des plantes, convient principalement aux habitations situées dans des zones rurales ou périurbaines dépourvues de réseau d’assainissement collectif. Les contraintes d’espace, de réglementation locale et d’entretien limitent son intérêt dans d’autres contextes.
Un système adapté aux zones rurales
Elle est particulièrement intéressante pour les foyers qui disposent de suffisamment de terrain, car un système typique nécessite une surface d’environ 20 à 30 m² pour fonctionner correctement. En outre, la phytoépuration s’adresse aux personnes prêtes à s’engager dans un projet à la fois technique et écologique, impliquant une gestion spécifique et une conformité avec les normes imposées par le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC). Dans les zones urbaines, où l’espace est restreint et les raccordements au tout-à-l’égout sont déjà en place, ce système est rarement pertinent.
Fonctionnement et avantages
Le système est structuré en plusieurs étapes essentielles. Tout d’abord, le prétraitement qui sépare les gros solides. Ensuite, les étapes chimiques et biologiques transforment les polluants en matières assimilables par les plantes ou rejetées sous forme gazeuse. Grâce à l’oxygène fourni par les roots, les bactéries aérobies opèrent efficacement; contrairement aux systèmes fermés des fosses septiques qui génèrent des odeurs désagréables.
Contrairement aux systèmes d’assainissement traditionnels, la phytoépuration s’adapte aux périodes de faible utilisation, comme lors de l’absence prolongée des occupants. Cette flexibilité climatique est renforcée par la résistance aux périodes de gel, puisque le flux constant d’eau limite le gel, tandis que l’activité bactérienne génère de la chaleur sous la surface.
Structure typique d’un système de phytoépuration
Un système typique pour une famille de quatre à cinq personnes nécessite environ 24 m² de bassins. Le premier bassin, au niveau supérieur, est dédié aux roseaux pour leur forte production d’oxygène, favorisant ainsi la décomposition bactérienne. Le second bassin utilise d’autres plantes et médiums pour filtrer plus finement l’eau avant sa sortie finale.
Construire un tel système demande une compréhension des processus nécessaires pour dimensionner correctement votre installation. Le « horizontal flow » et le « vertical flow » sont des méthodes complémentaires qui permettent une utilisation maximale de l’oxygène dans les différents compartiments du système.
Coûts et installation
Les coûts d’installation d’un système de phytoépuration pour une famille de taille moyenne s’élèvent généralement à environ 4 500 €, soit nettement moins qu’une fosse septique traditionnelle. Une fois en place, l’entretien est minimal, car il suffit de couper les roseaux et retirer la couche supérieure de compost à intervalles de dix à quinze ans. Ce faible coût de maintenance contribue à ce que la phytoépuration représente une solution économiquement viable sur le long terme.
S’il est possible de confier l’installation à un professionnel, ceux qui ont des compétences en bricolage peuvent envisager une auto-construction, bien qu’il reste nécessaire de soumettre leur plan à l’approbation du Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC).
Un choix pratique et écologique
La phytoépuration présente une multitude d’avantages, qu’ils soient d’ordre esthétique, écologique ou économique. En intégrant des éléments naturels dans le processus d’assainissement, cela permet non seulement de traiter efficacement les eaux usées, mais aussi de créer un espace de vie harmonieux qui s’intègre à l’environnement.
Outre le fait de ne pas nécessiter de traitement chimique, elle favorise la biodiversité en créant un habitat pour diverses espèces comme les oiseaux et les insectes. Cela en fait une solution d’assainissement qui respecte l’environnement, tout en offrant une alternative esthétique aux installations traditionnelles souvent perçues comme intrusives.
Conclusion
Pour ceux qui aspirent à un habitat plus écologique, la phytoépuration est bien plus qu’un simple moyen de traiter les eaux usées. Elle représente une orientation claire vers un avenir plus durable, où l’harmonie entre habitation humaine et nature est respectée et appliquée. En tenant compte de ses faibles coûts, tant d’installation que d’entretien, ce système invite à une réflexion sérieuse sur nos modes de traitement des déchets, surtout dans les secteurs non desservis par les infrastructures publiques.
Opter pour la phytoépuration, c’est embrasser une solution pragmatique et respectueuse, en phase avec les préoccupations écologiques modernes des ménages français.