La France et l’Europe ont vu croître un regain d’intérêt pour un mode de vie et des pratiques plus respectueuses de l’environnement, dont le compostage fait partie intégrante. Avec une augmentation de la sensibilité écologique chez les ménages et à la lumière des politiques de gestion des déchets, le compostage domestique est devenu un geste courant mais aussi stratégique. Découvrons comment cette pratique peut être optimisée pour votre bénéfice et celui de votre environnement.


Qu’est-ce que le compostage et pourquoi est-ce important ?

Le compostage est un processus de décomposition naturelle de matières organiques, allant des restes de cuisine aux déchets de jardin. En favorisant ce processus, on obtient un terreau appelé compost, qui enrichit le sol de nos jardins. Cette technique présente plusieurs avantages clé :

  • Elle contribue à réduire le flux de déchets vers l’incinération ou la décharge, baissant ainsi l’empreinte écologique domestique.
  • Elle procure un amendement organique gratuit qui améliore la qualité et la fertilité des sols.
  • Le compost améliore la rétention d’eau des sols, réduisant les besoins en arrosage tout en rendant les plantes plus résistantes aux maladies.

Les éléments essentiels pour un compost réussi

Pour réussir son compost, certaines règles simples doivent être suivies afin de créer un équilibre optimal entre carbone et azote, essentiel à la décomposition.

1. Combinaison carbone/azote

Il s’agit d’un équilibre entre matériaux « bruns » (carbone) comme les feuilles mortes, le papier et les cartons, et matériaux « verts » (azote) tels que les restes de légumes, les tontes de gazon. Une répartition en volume de 50/50 est souvent recommandée. Ces ingrédients doivent être combinés afin de créer un environnement propice à l’activité microbienne.

2. Aération

L’aération est cruciale pour empêcher des conditions anaérobiques, qui ralentissent la décomposition et causent des odeurs désagréables. Pour cela, il est conseillé de retourner le compost tous les mois, ce qui permet à l’air de circuler.

3. Humidité

Un compost ne doit être ni trop sec ni trop humide. La vérification d’« une poignée de compost » – s’il laisse s’échapper quelques gouttes d’eau mais reste globalement friable – permet de contrôler ce paramètre.

4. Diversité des ingrédients

Plus les types de déchets sont diversifiés, plus les nutriments seront variés dans le compost final.

Les techniques de compostage

Le compostage en extérieur

Commencez par choisir entre le compost en tas, adapté à de grands jardins, et le compost en bac pour des espaces plus restreints. Le compost en tas pipe à bien contenir l’humidité, et adapter la conception aux variations saisonnières en le couvrant en cas de fortes pluies est conseillé. Le brassage y est aisé.

Le compost en bac est moins visible. Il offre une protection naturelle contre les intempéries et est souvent plus esthétique dans un jardin. Toutefois, il demande une ventilation régulière avec des outils adaptés pour éviter la compaction des déchets.

Le lombricompostage

Idéal pour les amateurs d’intérieur, cette méthode emploie des vers pour accélérer la décomposition des résidus organiques. Compact et sans odeurs, il produit un compost particulièrement riche.

Le compostage Bokashi

Cette méthode japonaise utilise des micro-organismes efficaces pour fermenter les déchets en milieu fermé, glucose en sus. Bien que rapide et sans odeur, elle nécessite souvent l’achat d’activateurs spécifiques et d’un contenant hermétique.

Les erreurs à éviter

Certains matériaux, tels que les viandes, matières grasses, et produits laitiers, sont à éviter car ils attirent les nuisibles et peuvent déséquilibrer le compost. De même, le plastique, même celui dit biodégradable, n’a pas sa place dans un compost. Veillez aussi à ne pas surcharger de fruits trop acides comme les agrumes qui peuvent nuire à l’équilibre du compost.

Utiliser le compost final

Une fois mûr, le compost peut être utilisé pour booster la fertilité de vos potagers, parterres floraux et jardinières. Il est généralement conseillé de l’appliquer en surface ou dans les premiers centimètres du sol pour préserver la faune aérobie qu’il contient. Ce compost est alors un allié de poids pour un jardin vivace et gourmand.

Où se procurer du compost ?

Si vous ne pouvez pas produire suffisamment de compost, il est possible de se tourner vers certaines collectivités locales qui le cèdent gratuitement ou à moindre coût. Les jardineries et composteries sont également des sources potentielles mais vérifiez bien la composition des produits.

Le compostage n’est pas seulement un geste écologique, c’est aussi un moyen de boucler le cycle des nutriments dans votre propre écosystème, de réduire vos déchets et d’enrichir les sols. Que vous soyez novice ou expert, la clé est de démarrer et d’ajuster le processus en fonction de vos particularités locales et personnelles. Alors, prêt à intégrer le compost dans votre quotidien ?